Parc Paul Mistral : la sculpture «Père et fils» maintenant comme neuve
Par Auriane Poillet
publié le 30 août 2024
Sommaire
En faisant partie intégrante du parc Paul Mistral, la sculpture «Père et fils» de Grégor Apostu subit les dégâts du temps et des incivilités. Un chantier de restauration s'est mis en place autour de ces trois colonnes pendant environ deux mois, cet été.
L'objectif de cette intervention ? Effacer les tags, rendre sa lisibilité à l'oeuvre érigée lors du Symposium de 1967 et la protéger des futures altérations.
Pour traiter les 80m2 de surfaces calcaires réparties sur les trois colones, trois conservatrices-restauratrices ont travaillé ensemble : Sabrina Vétillard, Marie Courseaux et Lucie Antoine. Après le montage des échaffaudages et des filets de protection, elles ont appliqué par deux fois un produit naturel à base d'huiles essentielles pour débarasser la pierre de ses mousses et autres lichens.
Nettoyer et protéger l'oeuvre
Ensuite est venu le temps du micro-gommage. De l'abrasif sous faible pression a été projeté sur les surfaces pour les débarrasser de la peinture utilisée pour taguer.
La pression et la granulométrie sont réglées en fonction de la fragilité du support. Pour l'instant, c'est l'oeuvre la plus fragile que j'ai pu traiter sur l'espace public grenoblois
, explique Marie Courseaux. Malgré ce nettoyage, il reste ce que l'on appelle les fantômes.
Ce sont des résidus de peinture que les professionnelles ne peuvent pas enlever sans altérer la surface de l'oeuvre.
Une solution pour faire disparaître ces «fantômes» et protéger l'oeuvre à l'avenir a été mise en place à l'occasion de cette restauration : l'application de chaux. La chaux, un matériau très blanc, a été mélangée à de la poudre composée de différentes pierres afin de se rapprocher de la couleur exacte de l'oeuvre.
Après plusieurs tests colorimétriques, les conservatrices-restauratrices se sont attelées à recouvrir toutes les surfaces de la sculpture.
Une solution anti-tag
L'application de la matière répond ainsi à plusieurs objectifs : redonner un aspect uniforme à l'oeuvre, consolider cette pierre fragile et protéger les surfaces. La chaux agit comme une interface entre les futurs tags et la pierre
, illustre Marie Courseaux. Ce ne sera plus la pierre qui sera taguée mais la chaux. Les peintures seront plus faciles à retirer.
A la fin de leur intervention, les conservatrices-restauratrices ont formé l'équipe anti-tag de la Propeté urbaine de la Ville au nettoyage de l'oeuvre et à l'application de chaux. L'équipe est donc en capacité d'agir pour que la sculpture garde sa splendeur.
Infos pratiques
Découvrez-en davantage sur la sculpture de Grégor Apostu sur le site internet Grenoble Patrimoine, indiqué ci-dessus.
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