MiNiM : philosophie d'un projet en mouvement

Par Julie Fontana

publié le 3 mai 2023

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Urbanisme

© Jean-Sébastien Faure

Il y a dix ans, Mathieu Genty et Marie Pesenti ouvraient Cowork in Grenoble, un espace de bureaux partagés. Aujourd'hui, le projet prend une nouvelle dimension, en lieu et place de l'ancien Couvent des Minimes. Depuis juillet dernier, le projet MiNiM prend racine, avec l'objectif d'accompagner au changement les manières de travailler toujours, mais aussi de «vivre et de grandir ensemble». En communauté, bien sûr.

«Il y a quelque chose de magique quand on passe cette porte, avec cette cour du Vieux-Temple magnifique. Il y a véritablement une âme du lieu, un calme qui crée une dissonance avec la vie urbaine agitée à deux pas. C'est un cocon à préserver, idéal pour les idées neuves», indique Marie Pesenti en décrivant ce bâtiment du centre historique.

En 2016, alors que la Ville de Grenoble lance un appel à projets pour rénover, investir et gérer quatre lieux patrimoniaux, Mathieu et Marie n'hésitent pas une seconde : c'est le Couvent des Minimes qui verra naître le projet MiNiM.

Ici, c'est l'occasion de le penser ensemble, avec le même état d'esprit que le coworking : un petit à soi et un grand avec les autres.

«Il y a dix ans, lorsque nous avons ouvert Cowork in Grenoble, nous expérimentions le travail de demain qui est devenu le travail d'aujourd'hui, expliquent-ils. Nous voyons émerger de nouveaux besoins de logements, d'apprentissage et d'éducation. Ici, c'est l'occasion de le penser ensemble, avec le même état d'esprit que le coworking : un petit à soi et un grand avec les autres.»

Un hostel de quarante lits

«Comment habite-t-on la ville aujourd'hui ? De nouveaux besoins apparaissent, comme se loger dans un endroit plus petit mais avec plus d'animations autour, retrouver un esprit de village qui s'est perdu avec la modernité...», constate le co-porteur du projet.

Pour concrétiser ces perspectives, un hostel d'une quarantaine de lits sera aménagé au premier étage du bâtiment, proposant des nuitées pour des séjours courte durée. Le concept : un lit et une table par personne et de grands espaces communs, et l'impulsion d'une communauté.

Parcours d'éducation populaire

Concernant l'éducation, la question que pose le projet MiNiM est : comment se forme-t-on dans un monde où on peut tout apprendre en regardant des contenus sur Internet ? Pour ce volet, la ligne directrice est de proposer des outils d'apprentissage visant l'émancipation individuelle, avec différents angles d'approche.

Des ateliers et conférences seront proposés «à la carte», mais aussi un parcours d'enseignements sur le long terme. «L'essentiel, c'est-à-dire, la connaissance de qui nous sommes et notre interaction avec notre environnement, ne s'apprend pas à l'école. C'est ce que nous voulons développer, entre autres, avec ce concept d'université libre», précise Mathieu.

Plateaux à rénover Les travaux de rénovation sont en cours pour accueillir d'autres fonctions, tels qu'un bar et un restaurant d'ici l'été. Le mot d'ordre est le respect du lieu et de son architecture. Sur 4 000 m2 de plateaux à rénover, 1 500 m2 sont pour l'instant «non programmés» pour répondre à l'évolution des besoins dans les années à venir.

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