«Les promoteurs ont une responsabilité vis-à-vis des habitants.»

Comment la Ville de Grenoble envisage-t-elle les projets urbains ?

Les dimensions de ville hospitalière et d'urbanisme favorable à la santé nous amènent à repenser les projets. À changer de paradigme. Le projet est plus pensé à l'échelle de l'individu, à la fois dans la sphère intime et collective. A-t-il suffisamment accès aux services de soins et aux commerces ? Quelles solutions de déplacement s'offrent à lui ? Etc. 

Comment cela se passe sur le terrain ?

Nous travaillons sur cette démarche depuis 2020, avec un cabinet d'urbanisme. Nous avons une grille d'analyse d'un projet urbain qui reprend quatre catégories de déterminants de santé. Si quelque chose manque, il faut le prévoir. Bien sûr, tout n'est pas réalisable en matière de budget et d'espaces disponibles. Il faut donc établir des priorités. L'écoute des besoins des habitant-es peut être une aide à la décision.

La Ville de Grenoble peut-elle agir avec cette logique sur des projets immobiliers dont elle ne maîtrise pas le foncier ?

Nous sommes en train de développer une Charte de l'habitat ; un outil pour travailler en bonne intelligence avec les promoteurs privés. C'est un travail de pédagogie : les promoteurs ont une responsabilité vis-à-vis des habitant-es. Avoir une bonne qualité de l'air, favoriser la mobilité active des personnes, une qualité de vie en ville est une nécessité. Tout le monde y trouve de l'intérêt.

Nous sommes de plus en plus nombreux, il faut donc construire plus loin ?

Nous assumons une forme de densification de la ville. Parce qu'il y a ce principe réglementaire de Zéro Artificialisation Nette des sols, et on ne peut pas continuer à étaler la ville et la métropole. Il y a toujours un équilibre à trouver entre densifier sans monter trop haut, et l'économie du projet.