L’arbre en ville, un bien commun
Par Auriane Poillet
publié le 22 juin 2023

À Grenoble, on compte 32 000 arbres. Ce chiffre pourrait grimper jusqu’à 36 000 si l’on considère l’estimation réalisée sur les pentes de la Bastille ! La saison hivernale permet de les renouveler ou d’en planter à nouveau pour lutter contre les îlots de chaleur urbains l’été venu. Composée d’espèces de toutes tailles et de toutes les formes, la canopée grenobloise couvre 16 % de la superficie de la ville (étude Stratégie de l’arbre - Bazar urbain - 2021). Comment la développer, la protéger ? Gre.mag vous propose quelques pistes de réflexion.
Vous les croisez au détour d'une rue, d'un parc ou d'un jardin. Les arbres font partie de tous nos quotidiens. Mais savez-vous quelles essences sont présentes à Grenoble ou celles qui sont favorisées pour faire face au changement climatique ? Connaissez-vous les arbres grenoblois ?
À Grenoble, on croise quatre principales essences, plus ou moins adaptées au contexte climatique et à la vie urbaine. Parmi elles, «le tilleul ne s'en sort pas trop mal puisqu'il ne souffre pas encore particulièrement, explique Louise Brunier, responsable de la Cellule Arbres. En revanche, on observe de gros dépérissements sur les érables qui ne sont pas adaptés au climat de demain. Cela pose question car c'est l'essence la plus présente en ville et elle ne sera peut-être plus là demain.»
Avec une cicatrisation rapide et une bonne résistance à la pollution, le platane, deuxième essence principale, avait du potentiel pour la vie urbaine. C'était sans compter sur le chancre coloré, très contagieux, qui force à l'abattage des platanes contaminés et de tous leurs voisins dans un rayon de 35 mètres.
Penser les plantations de demain
Les réflexions sont nombreuses pour penser aux plantations de demain dans ce climat qui se réchauffe mais où le gel n'a pas complètement disparu. «On essaie de mélanger les espèces et de ne plus faire d'alignements d'une seule essence.»

La Ville de Grenoble et Grenoble-Alpes Métropole (en charge des plantations) testent des essences dites indigènes, qui se trouvent dans des climats secs. L'inspiration vient par exemple des essences d'arbres que l'on retrouve sur les pentes raides de la Bastille, exposées au sud. On peut ainsi citer l'Érable de Montpellier, plus résistant à la sécheresse.
«Aujourd'hui, on est beaucoup dans l'empirique. On essaie de planter des espèces identifiées qui se trouvent dans la région bioclimatique voisine, à trois heures de route, comme le Micocoulier de Provence.» Le but ? Préserver la canopée, pour que l'arbre reste un bien commun, utile à toutes et tous.