Colloque : la Révolution au féminin

Grenoble est très impliquée dans la lutte contre l’invisibilisation des femmes, avec notamment l’attribution régulière de leurs noms à des rues, parcs ou bâtiments municipaux.

«Le colloque s’inscrit dans cette démarche, avec un angle plus spécifiquement dédié à leur engagement dans la Révolution, précise Jérôme Soldeville, conseiller municipal délégué à l’Histoire. Aborder cet événement du point de vue des femmes est un sujet novateur qui mérite d’être exploré et proposé au grand public à travers un événement organisé à Grenoble. En effet, notre ville a un lien très fort avec la Révolution puisque la journée des Tuiles en est un élément fondateur !»

Créer une dynamique

Déroulant un programme abordant l’Histoire locale comme nationale, cette journée d’étude entend explorer la notion de matrimoine, qui fait référence à l’héritage symbolique et désigne «non pas le patrimoine au féminin, mais la mémoire collective qui en est issue, en lien avec la place, le rôle et le droit des femmes». Il s’agira donc de questionner les occultations dont elles sont victimes afin de valoriser leur apport dans l’Histoire.

Dans cette optique, le colloque réunit onze intervenant-es autour de thématiques abordées des points de vue historique, politique, sociologique, culturel… En ouverture, il accueille l’historienne américaine Christy Pichichero pour une conférence qui décentrera l’histoire de la Révolution dans les colonies des Caraïbes.

Trois membres de la CIHRF seront présent-es : Brigitte Dionnet qui travaille sur la parole des femmes pauvres dans l’Histoire, Pierre Serna avec une réflexion sur la narrativité historique dans la BD, Jean-Loup Kastler qui mettra en lumière la forte mobilisation des femmes durant la journée des Tuiles.

On retrouvera aussi Clarisse Coulomb sur la place des femmes dans la ville, Édith Pirio qui étudie l’aspect genré du classement des archives, Sébastien Gökalp qui abordera l’invisibilisation des femmes sous l’angle muséographique…

«Ce rendez-vous a pour objectif de dresser un état des lieux, d’alimenter la recherche et pourquoi pas de créer une dynamique !» Il s’adresse aussi à chaque Grenoblois-e souhaitant trouver des éléments de réponse à une interrogation forte sur la place des femmes qui traverse actuellement notre société.