Vidéo : Carton rouge aux LGBTQIA+phobies dans le sport Louise Déjeans, docteure en sociologie, enseignante-chercheuse, dit : "Je m'appelle Louise Desjard. Je suis chercheuse associée au CERLICE, le Centre de recherche sur les liens sociaux et renseignante contractuelle à l'Université Paris-Est-Créteil." Charlie Fabre, chercheur en études trans, explique : "Je m'appelle Charlie Fabre. Je suis chercheur en études trans. J'ai notamment travaillé sur les enjeux de représentation médiatique des personnes trans. Pour avoir une pratique aujourd'hui qui soit plus inclusive pour les personnes LGBTQ+ je pense qu'on peut déjà s'inspirer de ce qui se fait dans les communautés, en l'occurrence avec les associations sportives LGBTQIA+ qui mettent en place des créneaux qui favorisent une mixité parmi les personnes de ces communautés-là, qui mettent en place des coachs qui sont sensibilisés à ces gens-jeux-là, qui favorisent des compétitions où ce n'est pas forcément le genre qui a une importance particulière, mais plus le niveau des personnes." Louise Déjeans raconte : "Avant de changer les institutions sportives telles que le comité olympique, ça, c'est trop complexe. On peut déjà essayer de changer les pratiques sportives peut-être à de plus petites échelles, notamment de l'activité physique obligatoire, l'EPS pendant la scolarité des enfants, qui peut être un moment où on peut essayer de tester d'autres modalités de pratiques sportives avec un sport plus dégenré. Il y a le sujet de la formation qui est extrêmement important, notamment auprès des dirigeants et des entraîneurs, que cette formation est essentielle aussi dans toutes les classes sociales, puisqu'on a tendance à avoir en tête ce préjugé qui consisterait à dire qu'il y aurait de l'homophobie et des LGBT phobies uniquement dans les classes populaires, alors que quand on mène une enquête de manière un peu approfondie, on se rend compte que c'est un petit peu plus compliqué que ça." Charlie Fabre dit : "On part du principe que le sport, c'est les hommes et les femmes. Chacun vient de son côté, chacun vient délimiter avec des normes très arrêtées. Et quand on explique, nous, en tant que personnes non-binaires ou que personnes trans, que le genre, c'est pas aussi arrêté, aussi distinct, ça crée forcément de la friction." Louise Déjeans explique : "Et on retrouve dans cet espace l'idée d'une hiérarchisation aussi entre les genres. Et donc, de fait, c'est un espace, notamment pour l'homosexualité masculine. C'est un espace qui est particulièrement difficile à investir à cause des représentations qui associent l'homosexualité masculine à la féminité. Et la féminité, dans cet espace, est associée à quelque chose de... Et dénigrée et renvoyée à une fragilité. Toutes ces des valeurs-là qui ne sont pas valorisées dans cet espace." Charlie Fabre raconte : "Je pense que tout le monde peut agir en s'informant, déjà, de la base d'aller aller chercher ce que c'est une personne LGBTQ+ On a tendance à se dire: Aujourd'hui, ça se sait, mais en fait, ça se sait à travers des stéréotypes ou des clichés majoritairement, mais on n'a pas conscience de la réalité de ce que ça représente." Louise Déjeans dit : "Si on observe, par exemple, pour ce qui est de l'homosexualité sur laquelle j'ai pu s'inquiéter, le nombre de coming-out est quand même très restreint dans l'espace sportif, notamment en France, où on a une une question universaliste assez ancrée qui consiste à ignorer les spécificités individuelles et à considérer que c'est de l'ordre du privé." Charlie Fabre explique : "D'un côté, il y a de la prise de conscience et de l'autre, il y a des discours haineux qui montent en flèche aussi. Les deux se font face en permanence. C'est vraiment compliqué à gérer parce qu'effectivement, il y a de plus en plus de personnes, d'acteurs institutionnels qui sont au courant de ces enjeux-là, qui essaient d'y faire attention dans leur mise en place de politiques sportives, de règlements sportifs, etc. Et en face, il y a des personnes complètement butées pour qui ça ne Ça n'a pas changer, ça ne changera pas." Louise Déjeans raconte : "Comment est-ce qu'on peut agir à notre échelle ? Oui, en soutenant les associations LGBT qui promeuvent des activités plus inclusives. Mais ça passe aussi tout simplement même dans la sphère familiale, parce qu'on a tendance à parler de la sphère scolaire et des associations sportives, mais déjà au sein de la famille, ne pas hésiter à engager son enfant à, pourquoi pas, faire une activité physique qui ne soit pas une activité conforme. Un petit garçon, par exemple, qui voudrait qui voudrait faire de la danse, pourquoi pas ? Et une petite fille qui voudrait faire de la boxe, pourquoi pas ? C'est des choses toutes bêtes, qui paraissent toutes bêtes, mais qui peuvent vraiment faire changer les choses." Charlie Fabre dit : "Il faut continuer à sensibiliser tous les publics en permanence, que ce soient les athlètes, les supporters, les coachs ou quoi que ce soit, que tout le monde prenne conscience des réalités de terrain. Je pense qu'il y a des actes d'encouragement qui peuvent être aussi émis envers les clubs ou les structures qui font des efforts. Parce que je pense que l'inverse, qui est souvent évoqué, le fait d'avoir des punitions ou des sanctions, c'est pas bon. Et on sait que la sanction, c'est pas la solution face à des comportements discriminants ou à tout comportement violent, quel qu'il soit."